Qu’est-ce que la sensibilité sensorielle ? Comprendre les personnes hautement sensibles

Sensibilité au traitement sensoriel : une revue à la lumière de l’évolution de la réactivité biologique
Par Aron, E. N., Aron, A., & Jagiellowicz, J. (2012), Revue de psychologie de la personnalité et sociale, 16(3), 262-282. doi : 10.1177/1088868311434213
Points clés
Qu’est-ce que la sensibilité au traitement sensoriel (SPS) — et pourquoi c’est important
La sensibilité au traitement sensoriel (SPS) est un trait étudié scientifiquement qui aide à expliquer pourquoi certaines personnes — et même certains animaux — perçoivent le monde de manière plus intense. Ces individus sont souvent décrits comme des personnes hautement sensibles (HSP).
Une revue scientifique récente souligne que la haute sensibilité n’est pas une faiblesse, mais plutôt un trait naturel et évolutif qui peut apporter à la fois des défis et des forces. Comprendre la SPS peut aider les parents, les enseignants et les thérapeutes à mieux accompagner les enfants et les adultes sensibles.
La sensibilité est un trait évolutif — pas un trouble
Les chercheurs ont découvert que la sensibilité est présente chez de nombreuses espèces animales, pas seulement chez les humains. On pense qu’elle a évolué en tant que trait de survie — les individus sensibles sont plus alertes aux changements subtils et peuvent détecter le danger ou une opportunité plus rapidement.
Cela signifie que la sensibilité a un but. Elle fait partie du mécanisme par lequel la nature assure l’équilibre au sein d’un groupe.
Les 4 traits principaux des personnes hautement sensibles (HSP)
L’article de revue identifie quatre caractéristiques clés de la SPS :
1. Profondeur du traitement
Les personnes sensibles réfléchissent profondément et prennent plus de temps à prendre des décisions parce qu’elles considèrent chaque détail.
2. Réactivité émotionnelle et empathie
Les émotions sont plus intenses — bonnes comme mauvaises. Les HSP pleurent souvent facilement, sont profondément touchées et ressentent une grande compassion pour les autres.
3. Surcharge sensorielle
Trop de bruit, de chaos ou de stimuli sensoriels peut rapidement devenir écrasant. Les HSP ont besoin de plus de temps de récupération.
4. Sensibilité aux subtilités
Elles remarquent de petits détails — changements de ton, expressions faciales, éclairage ou textures que les autres peuvent ne pas percevoir.
Ensemble, ces traits expliquent pourquoi les enfants hautement sensibles réagissent souvent fortement, ont besoin de moments calmes et sont profondément affectés par leur environnement.
Du bébé à l’adulte : comment se développe la sensibilité
La revue explore également comment la sensibilité se manifeste dès le plus jeune âge. Certains bébés sont plus réactifs, alertes ou facilement surpris. Ces traits évoluent souvent pour devenir ce que nous comprenons aujourd’hui comme la SPS ou haute sensibilité chez les adultes.
Les chercheurs ont également développé la célèbre échelle HSP, un questionnaire utilisé dans le monde entier pour aider à identifier et soutenir les personnes hautement sensibles.
Pourquoi cette recherche est importante pour les parents, les éducateurs et les thérapeutes
Si vous élevez ou travaillez avec un enfant hautement sensible, cette recherche peut vous guider. Elle montre que :
- Les enfants sensibles s’épanouissent dans des environnements chaleureux et bienveillants.
- Ils sont davantage impactés par la parentalité, qu’elle soit positive ou négative.
- Avec le bon soutien, ils deviennent souvent des adultes empathiques, créatifs et socialement compétents.
Cela correspond à l’idée de susceptibilité différentielle — les enfants sensibles sont plus influencés par leur environnement, en bien comme en mal.
*Ce billet de blog est basé sur des recherches scientifiques accessibles au public. Il a été rédigé pour rendre plus compréhensibles les notions complexes sur la sensibilité au traitement sensoriel (SPS) pour les parents, les aidants et les professionnels. Nous paraphrasons et simplifions le contenu en respectant l’étude originale d’Aron et al. (2012), publiée dans Personality and Social Psychology Review.